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Une plume, le développement...

"Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas." Lao Tseu

Incendies répétés dus à l’essence frelatée au Bénin: Cinq (5) mesures efficaces pour éradiquer le « kpayo »

Unétalage d'essence frélatée à Cotonou
Unétalage d'essence frélatée à Cotonou

Le Bénin, pays frontalier au grand pays de l’Afrique de l’Ouest et première puissance économique du continent, est exposé depuis la lune des temps à un phénomène dévastateur. Celui de côtoyer quotidiennement l’essence, un produit inflammable et « meurtrier ». Des années durant, les différents gouvernements ont tenté de lutter contre sa commercialisation compte tenu des dégâts quotidiens qu’il cause. Malheureusement, toutes ses luttes ont été sans succès et l’activité ne cesse de prendre d’ampleur de jours en jours. Consciente et Soucieuse du bien-être des citoyens, la rédaction de votre journal, après investigation et entretien avec les experts à différents niveau, vous dévoile les cinq (5) mesures infaillibles pour lutter contre cette contrebande « organisée ».

En finir avec la commercialisation de l’essence frelatée communément appelée « Kpayo » aux abords de nos voies et artères routières, tel a été toujours le souci des différents gouvernements qui se sont succédés à la tête de l’exécutif depuis le renouveau démocratique jusqu’à ce jour. Ce n’est pas l’expertise pour y arriver qui manque mais les différents plans peaufinés pour l’atteindre ont été mal exécutés. Les mesures que ces gouvernements semblent trouver n’ont permis que l’expansion du réseau de distribution du produit qu’ils ont sensé endiguer. Du coup, le fléau prend de l’ampleur exposant les citoyens à des dangers permanents et suicidaires. Si les pays limitrophes des autres pays qui disposent du pétrole arrivent à contenir et à maintenir cette « fatalité », le Bénin situé à côté du Nigéria, pourrait aussi le faire. Mais le Béninois étant toujours ce qu’il est, il va falloir que le gouvernement qui s’engagera tire bien les oreilles et de bien les pincer pour un changement radical. Pour ce faire, il urge de mettre en exécution ces différentes mesures.

Subventionner le coup des produits pétroliers aux stations services

Si les autres pays bombent le torse pour avoir assuré la sécurité de ses concitoyens, c’est parce qu’ils ont accordé une place de choix à ces produits et ont mis une bonne politique en la matière. Il urge de subventionner le produit pour qu’un litre d’essence ou d’autres produits ne revienne pas trop cher aux consommateurs. Il est de notoriété de tous que l’Etat en fait aussi un commerce puisque n’en disposant pas. Mais, comment l’Etat béninois s’approvisionne t-il de ces produits pétroliers ? Si le consommateur souhaite une subvention à une plus grande échelle de ce produit, des paramètres de son acquisition auprès des fournisseurs doivent être pris en compte. Si le Bénin juge par exemple de s’approvisionner du pétrole libyen ou celui égyptien ou encore gabonais au moment où le Nigéria, un pays avoisinant, en dispose à foison, tâchez reconnaitre donc que le prix, quelques soit la subvention, reviendrait toujours cher au consommateur final. On devrait donc réorienter cette politique commerciale et rétablir de nouveaux accords d’approvisionnement avec le Nigéria afin de réduire le coût du transport et autres frais connexes. Ce n’est qu’après cela que la subvention pourrait avoir ses retombées sur le consommateur. Si le prix à la pompe est considérablement inférieur à ce que les bonnes dames fixent aux abords de nos voies, tout le monde, sans exception aucune, ne courrait que vers la station pour se faire servir. Une telle politique baiserait le revenu des commerçants et les obligerait à abandonner ce commerce puisque confrontés à de la mévente. Mais pour réussir une telle politique, il faut assurer la disponibilité des stations. Et là intervient la seconde mesure.

Démultiplier les stations services à travers le pays

La réussite totale et sans ambages de la première mesure est synonyme de la disponibilité et l’approvisionnement des stations services dans chaque endroit. Pour Georgy ADOUNVO, acteur politique, « il faudra que l’Etat construise les stations services à chaque 500 mètres aux abords de nos voies et grandes artères ». « Les sociétés privées doivent aussi avoir un accès facile et libre en ce qui concerne l’installation de ces stations services dans le but de l’accompagnement du gouvernement », a martelé Georgy. Le constat est trop évident dans la ville. On note un manque criard de stations services et les quelques uns qui sont installés ne disposent pas souvent de carburant, un produit pour lequel elles fonctionnent. « Les privés peuvent mieux gérer », renchérie Abdon DAH-BOLINON, sociologue avant d’ajouter que « l’Etat a déjà montré ses limites dans ce domaine ». Tout comme ce sociologue, ils sont très nombreux ces Béninois et béninoises qui ne trouvent plus l’utilité de la Société Nationale de commercialisation des Produits Pétroliers (SONACOP).

Restructurer la SONACOP ou la privatiser

« La Sonacop a échoué et quand une entreprise fait faillite, soit on la cède ou on la reforme ». Telle est la réponse de Fidèle VODOUNON, ancien Chef cellule de communication au ministère des micros finances, des petites et moyennes entreprises quand on lui demandait son avis sur le fonctionnement de cette société d’Etat. Le défi, étant grand et lourd à relever, aucune place ne sera donc accordée à des procédures administratives à n’en point finir. Deux solutions s’offrent au gouvernement au sujet de la Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers (SONACOP), privatiser ou restructurer. Nombres de société du genre qui ont, par le passé, fait faillite ou qui se sont retrouvées dans ce gouffre de management, la privatisation leur a remonté les bretelles. En plus de la non disponibilité du produit pétrolier dans les stations Sonacop, la maison que dirige actuellement Irénée AGOSSA vit une crise interne qui est très loin de sortir la société de l’abîme et de lui permettre de combler les attentes des consommateurs. L’Etat a donc ce choix si tant est que la lutte contre le kpayo lui tient à cœur.

Contraindre les contrebandiers à une assurance et les soumettre aux taxes et TVA

A défaut de contre caller manu militari les acteurs de cette chaîne, l’Etat pourrait les obliger à démissionner eux-mêmes, de façon progressive, de ce secteur. « Il suffit de les contraindre à souscrire à l’assurance et à payer des taxes, impôts et TVA », préconise Marcel, secrétaire général du syndicat de l’administration territoriale à la mairie de Sèmè-Podji. Si donc, le commerçant, à qui un fournisseur a livré une marchandise, devrait souscrire à une assurance pour d’éventuel incendie et danger lié à son commerce, payer des taxes et impôts fixés, exprès, à un taux le plus élevé, en plus d’une Taxe à la valeur Ajoutée pour le seul commerce sur lequel il n’est pas sûr de gagner un gros bénéfice, il serait vite découragé et abandonnerait d’office le commerce. Parfois, ils ignorent qu’ils sont des dangers publics et sont mêmes pires que des terroristes. Mais s’il les convainc et qu’on leur montre de doigt le danger et la nécessité pour eux de souscrire et de contribuer au renflouement de la caisse de l’Etat, ils n’hésiteront pas, à coup sûr, de quitter le secteur et de se reconvertir en d’autres activités moins risquées.

Reconvertir les acteurs de ce commerce

La dernière mesure jugée nécessaire et importante pour l’éradication de ce commerce reste et demeure la reconversion des acteurs impliqués dans le secteur. Réussir les quatre premières mesures en laissant sur les carreaux cette dernière, serait de « faire un travail bâclé et inachevé. Et cette reconversion pourrait être faite dans le secteur de l’agriculture. Et pour Georgette AKUESSON, membre du comité national de lutte contre l’essence frelatée mis sur pied par le Chef de l’Etat béninois, « il faut diversifier l’agriculture et doter les reconvertis de moyens modernes et adéquats pour une vraie mécanisation de cette agriculture ».

Ces mesures, accompagnées d’une bonne politique des acteurs politiques et la bonne foi du gouvernement, pourront permettre au Bénin de finir avec cet éternel problème de contrebande du produit pétrolier. Une chose qui assurerait également la sécurité et garantirait las quiétude des citoyens béninois.

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